
À la rencontre des lions : premiers pas au cœur du Big Five
Lorsqu’on parle de safari en Afrique, un mot revient sans cesse : le Big Five. Ce terme, hérité de l’époque coloniale, désigne les cinq mammifères considérés comme les plus emblématiques et les plus difficiles à approcher : le lion, l’éléphant, le rhinocéros, le léopard et le buffle africain. Pour un photographe animalier, chacun d’eux représente une rencontre inoubliable. Cet article inaugure une série consacrée à mes observations du Big Five, réalisées entre le parc national de Chobe, au Botswana, et le parc national d’Etosha, en Namibie. Pour débuter, place au roi de la savane : le lion.


Premiers instants à Chobe (Botswana) : une lionne et ses lionceaux
C’est à l’aube, lorsque la savane s’éveille et que la lumière se fait plus douce, que nous avons pris la piste en 4×4 pour observer la faune. Après l’observation de nombreuses espèce sur notre chemin, enfin on observe au loin une lionne. Cette première rencontre fut marquante car il s’agissait d’une lionne accompagnée de trois ou quatre lionceaux. Les adolescents, pleins de vitalité, jouaient entre eux sous le regard attentif de leur mère.
Observer cette scène intime fut un privilège rare. Pendant de longues minutes, nous sommes restés silencieux, captivés par ce tableau de tendresse et de force.
Une lionne au bord de la route
Un peu plus tard, la piste nous a offert une nouvelle surprise : une lionne, couchée, à seulement quelques mètres de notre véhicule. Sans crainte, elle nous a laissé le temps d’admirer son calme souverain. De si près, on pouvait distinguer la puissance contenue dans ses muscles, la finesse de ses moustaches, et ce regard perçant qui semble tout voir. Pour le photographe, ces instants sont précieux : capturer la majesté d’un animal sauvage dans sa plus simple vérité, sans artifice.
De plus, avec les réseaux sociaux, je m’étais inquiété de voir de nombreux véhicules de touristes agglutinés autour et ne respecter aucunement l’animal. Ce qui s’est passé était tout autre. Uniquement 3 véhicules observaient l’animal et à une distance correcte de la lionne. J’étais soulagé de ne pas vivre le problème de surtourisme que l’on peut parfois observer dans ces parcs naturels.




Etosha (Namibie) : la rencontre du mâle à crinière
Il a fallu patienter jusqu’à notre arrivée à Etosha pour croiser le lion dans toute sa splendeur. Un mâle imposant, accompagné de sa femelle, apparut d’abord au loin, silhouette sombre avançant sur une piste d’aéroport désaffecté. Le cœur battait à l’idée qu’ils se rapprochent, et, comme pour nous offrir un spectacle, ils prirent lentement le chemin de notre position.
Arrivés à quelques centaines de mètres, ils s’arrêtèrent. Leurs regards se tournèrent vers un groupe de springboks non loin. Le silence dans le véhicule devint palpable : allaient-ils chasser ? Après un instant d’hésitation, les lions renoncèrent. Leur démarche reprit, tranquille, souveraine, comme s’ils savaient que leur simple présence suffisait à dominer la savane.



Portrait naturaliste du lion d’Afrique
- Nom scientifique : Panthera leo
- Taille et poids : le mâle peut atteindre 250 kg, la femelle autour de 150 kg.
- Organisation sociale : les lions vivent en groupes appelés coalitions ou troupes, dirigés par un ou plusieurs mâles et composés de lionnes apparentées. Les lionnes assurent la chasse collective tandis que le mâle protège le territoire.
- Régime alimentaire : principalement des herbivores de taille moyenne à grande (zèbres, gnous, antilopes, buffles).
- Comportement : contrairement à d’autres félins solitaires, le lion est le seul à vivre en société structurée. Cette coopération leur permet d’attaquer des proies parfois bien plus grandes qu’eux.
- Conservation : si le lion reste un symbole de puissance, il est aujourd’hui menacé par la perte d’habitat, les conflits avec l’homme et le braconnage. On estime qu’il ne reste plus que 20 000 à 25 000 individus à l’état sauvage en Afrique.

Entre fascination et fragilité
Ces rencontres, de Chobe à Etosha, resteront gravées dans ma mémoire. Photographier un lion, c’est capturer bien plus qu’un simple animal : c’est figer un mélange de force brute, de grâce et de fragilité.
Le roi de la savane incarne toute l’ambivalence de la vie sauvage : magnifique et puissant, mais vulnérable face aux pressions humaines.
Dans les prochains articles, je poursuivrai la découverte du Big Five avec d’autres rencontres marquantes l’éléphant, le rhinocéros, le buffle et le léopard.
