Animaux libres et sauvages

La danse des vautours fauves et du gypaète

Est-ce un rêve, une illusion ou simplement la beauté de la nature ? On pourrait se poser cette question en observant un groupe de vautours planer au-dessus de sa tête. Un bal orchestré par les vents de nos Alpes et les thermiques ascendantes venant soutenir ces rapaces d’une envergure de plus de 2m.

Ils se déplacent de vallées en vallées sans le moindre effort à la recherche de carcasses d’animaux pour assouvir leur besoin en nourriture. Nos alpes offrent une faune diversifiée et riche. La mort fait donc partie intérgrante de ce cycle et la dernière étape de la vie de certains, font le bonheur d’autres. 
Le travail des fossoyeurs des Alpes peut donc commencer.

Lors d’une belle journée de fin d’été, je décide de partir assez tôt le matin, pour observer une colonie de vautours qui passent la saison dans notre région. L’idée de venir tôt était de pouvoir éventuellement les observer et les prendre en photos quand ces derniers sont encore au sol. Peine perdue, en arrivant au sommet, j’observe au loin déjà deux vautours qui jouent déjà dans les airs. Dans un sens, j’aurais pu être déçu mais au fond, je suis très heureux de me dire qu’ils sont bel et bien ici.Il ne reste plus qu’ils viennent faire un passage proche de mon poste d’observation.

Le choix du poste d’observation

Comme toujours, le choix du poste d’observation est un supplice. Ici, là ou là-bas, toujours les mêmes interrogations. Si on se remémore les dernières fois, on irait s’installer à un endroit mais aujourd’hui, …c’est un nouveau jour ! La faune est imprévisible et c’est ce qui fait le plaisir de ces belles observations. Après réflexions sur la température, les vents et l’heure de la journée, je décide de descendre un peu plus bas en espérant qu’ils longeront la vallée à ma hauteur.

Pari gagné pour aujourd’hui ! Après quelques minutes seulement , un groupe de trente à quarante vautours volent dans la vallée. Je les observe à la jumelle et me dis que j’ai de la chance de vivre ce spectacle. Seul en haut de cette montagne avec tous ces rapaces en l’air; une sensation extraordinaire !

Le déplacement

Au moment où vous observez quelques vautours planer pour rejoindre la prochaine vallée, vous savez qu’il a de grande chance que tout le groupe suivra. Alors que faire quand vous voyez les premiers vautours partir dans votre direction et que les autres suivent. Plus de temps à perdre, se munir de son appareil photographique et faire la mise au point sur quelques sujets car vous savez que vous ne pourrez pas tous les immortaliser. Ils planent à ma hauteur et poursuivent leur chemin. Certains me font le plaisir de faire un crochet et de repasser une seconde fois. Les couleurs vertes de la vallée en arrière-plan me réjouissent et le soleil qui éclairent les rapaces me font présager de belles prises.

L’invité surprise 

Au milieu de tous ces vautours, j’observe au loin un rapace avec la tête noire, il ne s’agit pas d’un vautour fauve mais d’un gypaète immature qui suit ces cousins germains. Il effectue son passage en me jetant un regard complice. Je me dis qu’il doit avoir trouvé une belle collaboration pour terminer les repas des vautours.

Les orages se préparent pour l’après-midi, je n’ai d’autre choix que de les laisser et de rentrer au sec avec des images plein la tête. Les clichés de cette journée sont à la hauteur de mes attentes et je me dis qu’il sera difficile de faire mieux que cette merveilleuse journée. La nature a cependant encore tant de chose à me faire découvrir que je sais que demain sera différent et que ce n’est qu’à nous de l’apprécier à sa juste valeur.