
Qui est-ce ?
Une fois n’est pas coutume, l’image de couverture ne dévoile pas l’entier de ce beau mammifère ! L’aurez-vous tout de même reconnu avec ses oreilles en pointe, le pelage brun et aucun bois sur la tête.
Vous avez raison, il s’agit bel et bien de la femelle du chevreuil, la chevrette. Depuis quelques temps, je les admirais au loin et je tentais de définir leurs heures de passage et leurs habitudes.
Certaines fois, ils sortaient dans le pré d’à côté, d’autres fois, ce sont les chamois qui prenaient la place. Et souvent ils étaient déjà là quand j’arrivais. Il a fallu donc prendre de la marge et garder espoir qu’ils se présentent proche de mon poste d’observation.
La neige a recouvert les pâturages et ils doivent dorénavant chercher leur nourriture sous la neige.
Cela faisait de nombreuses minutes que j’étais installé et je les vois enfin approchés; un brocard et deux chevrettes.
Un premier passage éclair et furtif avec à la clé deux photos modestes.
Ma déception était grande car je me suis dit qu’ils avaient dû me repérer.
C’est vrai qu’un affût aux couleurs vertes dans un environnement blanc n’est pas idéal. Cependant, il sert surtout à dissimuler la forme humaine.
L’emplacement choisi, à l’orée de la forêt et sous un arbre semblait correct pour cacher mon affût.
Après un certain temps, je me suis dit qu’il n’y avait plus d’espoir et que ma seule chance serait d’attendre l’arrivée des chamois.
Mais combien de temps ? Et est-ce le bon endroit ? Vais-je me faire repérer ? Ou suis-je déjà repéré ? Tout ces questions se posent dans la tête uniquement pour se décider s’il faut lever le camp ou persévérer.
Ce jour-là, j’ai choisi la patience et j’ai attendu….et encore attendu.
La nature est toujours imprévisible.
Il faut l’accepter et surtout s’adapter.
Après plusieurs minutes à me poser des questions sur les raisons de mon échec, j’entends arriver sur ma gauche les trois chevreuils. Donc en finalité, ils ne m’avaient pas remarqué mais simplement choisi un autre chemin.
Leur seconde apparition est par contre beaucoup plus proche et nécessite la plus grande prudence afin d’éviter tout bruit ou dérangement.
Risquer de les faire fuir est un danger car ils utiliseraient une partie de leur réserve nutritive et surtout des forces pour tenter d’échapper à ma présence. En hiver, quand la nourriture est en quantité limitée, il faut encore plus éviter de les déranger.
Suivre les traces, les pister et risquer de les effrayer est une attitude à proscrire surtout en hiver. Les sports d’hiver comme la peau de phoque ou les raquettes peuvent également être nuisible pour certaines espèces. L’idéal est donc de surtout bien connaître les lieux et de rester le plus possible sur les chemins balisés.
Pour réaliser ces photographies, de nombreuses heures en amont ont été nécessaires pour planifier cette rencontre et tenter de minimiser les dérangements sur leur territoire.
J’avoue être très satisfait de cette observation car les chevreuils se sont approchés et ont continué leurs recherches sans se soucier de ma présence. Après de longues minutes, ils ont poursuivi leur chemin et se sont couchés dans le pré d’à côté hors de ma vue.
J’ai pu donc chausser à nouveau mes raquettes et quitter les lieux sans être aperçu. En arrivant sur la route, j’étais ravi de les apercevoir toujours dans le pré, à une centaine de mètres de l’endroit où je les avais photographié.
De nouvelles observations sont en cours et me réjouis de vous les présenter dans un prochain article. Il faudra cependant encore un peu de patience.

